La validation de la négativité : pourquoi soutenir vos proches peut parfois aggraver les conflits

Soutenir les autres dans leurs conflits : une bonne idée ?

Lorsque nos proches traversent un conflit, notre premier réflexe est souvent de les soutenir, de valider leurs sentiments et de leur montrer qu’on est de leur côté. Mais que se passe-t-il quand cette empathie exacerbe plutôt le problème ? C’est ce qu’explore l’étude « Validation of Negativity: Drawbacks of Interpersonal Responsiveness During Conflicts with Outsiders », menée par Edward Lemay et ses collègues.

Valider la négativité : pourquoi cela peut être contre-productif

Selon l’étude, lorsque nous validons les sentiments négatifs de nos proches envers leurs adversaires dans un conflit, cela peut avoir des effets inattendus. En cherchant à être empathique et à valider la frustration ou la colère de la personne, nous renforçons souvent leurs jugements négatifs sur l’autre partie, ce qui peut aggraver le conflit. Par exemple, en disant à un ami que son collègue est effectivement insupportable, on renforce sa colère plutôt que de l’aider à voir la situation de manière plus équilibrée.

Des exemples concrets

Prenons l’exemple d’une dispute entre amis. Si Marie se plaint de son collègue à Paul, et que celui-ci lui répond : « Tu as raison, il est vraiment nul ! », Marie risque de se sentir validée dans sa colère. Cela la motive à éviter son collègue, voire à vouloir nuire à sa réputation, au lieu de chercher à résoudre le problème. En revanche, si Paul adoptait une approche plus nuancée et encourageait Marie à considérer le point de vue de son collègue, cela pourrait l’aider à mieux gérer la situation.

L’étude montre que les personnes qui reçoivent cette validation de la négativité sont souvent moins disposées à pardonner et à trouver une résolution positive, préférant se retrancher dans une posture de rejet.

Les implications à long terme

À court terme, valider la négativité d’un proche peut renforcer le lien entre vous, car la personne se sent soutenue. Cependant, à long terme, cela peut perpétuer les conflits et rendre la réconciliation plus difficile. Paradoxalement, le soutien émotionnel que l’on croit apporter finit par piéger la personne dans une dynamique de ressentiment.

Conclusion : quel est le bon équilibre ?

Cette étude nous invite à reconsidérer la manière dont nous soutenons nos proches en période de conflit. Il peut être plus bénéfique, au lieu de simplement valider leurs émotions négatives, de les encourager à réfléchir à la situation de manière plus objective. Cela pourrait non seulement aider à résoudre le conflit, mais aussi améliorer leurs relations à long terme.

Si vous souhaitez approfondir ces questions et comprendre comment mieux soutenir vos proches dans leurs conflits, je vous invite à lire l’étude complète. Elle offre des perspectives fascinantes sur la dynamique des relations interpersonnelles et les conséquences de nos actions bien intentionnées.

Source : https://psycnet.apa.org/record/2019-50034-001

Une part de génétique dans l’empathie ?

Nous évaluons vos capacités empathiques dans notre test comme un aspect important de la personnalité humaine. L’empathie, c’est cette capacité à se représenter l’état émotionnel d’une autre personne, de lui attribuer une émotion et ainsi de comprendre ce qu’elle ressent.

L’équipe de V.Warrier a publié dans le journal Translational Pyschiatry (mars 2018) les résultats de leur étude : ils ont estimé par un questionnaire les capacités empathiques de leur échantillon tout en prélevant leur salive. Cela les a menés à l’identification de 11 régions du génome humain lié à la capacité d’empathie. Certes il reste du chemin pour comprendre dans quelles mesures et quelles manières ces liens se font, mais déjà la compréhension de certaines pathologies comme la schizophrénie ou peut-être simplement le fait d’avoir une personnalité extravertie s’éclaire un peu plus.