Imaginez que vous avez un peu d’argent en poche et deux options devant vous : vous pouvez l’utiliser pour vous acheter quelque chose que vous aimez, ou bien l’offrir à un ami ou une œuvre de charité. Lequel de ces choix, pensez-vous, vous rendrait le plus heureux ? Une intuition populaire nous pousse à croire que nous serions plus heureux en nous faisant plaisir. Pourtant, une étude, intitulée « Does Spending Money on Others Promote Happiness? A Registered Replication Report », tente de démontrer que le bonheur pourrait être plus facilement trouvé en donnant qu’en recevant.
L’origine de l’étude
Cette étude est une réplique d’une recherche précédente menée par Elizabeth Dunn, Lara Aknin et Michael Norton, qui affirmait que dépenser de l’argent pour les autres augmentait le bien-être subjectif. Pour valider ou contredire ces résultats, une équipe de chercheurs s’est attelée à reproduire l’expérience, en suivant un protocole rigoureux appelé Registered Replication Report (RRR), garantissant une méthodologie plus transparente et fiable.
Comment l’expérience a-t-elle été menée ?
Le principe de base de l’expérience est simple et engageant. Les participants reçoivent une somme d’argent et sont divisés en deux groupes :
- Groupe 1 : Dépense pour soi-même. Ce groupe utilise l’argent pour satisfaire un besoin personnel, comme acheter un café ou un petit objet.
- Groupe 2 : Dépense pour autrui. Ce groupe dépense l’argent pour une autre personne, par exemple, offrir un cadeau à un ami ou faire un don à une association.
Ensuite, les participants devaient rapporter leur niveau de bonheur, et les chercheurs ont comparé les résultats des deux groupes. Les premières études avaient montré un lien fort entre le fait de dépenser pour les autres et un sentiment accru de satisfaction.
Que disent les résultats ?
Le but d’une réplique est de tester si les résultats d’une étude sont généralisables et reproductibles. Dans ce cas, les chercheurs ont voulu savoir si les conclusions initiales étaient valides à travers différents contextes et populations.
De manière surprenante, les résultats ont montré une confirmation partielle. Dépenser pour autrui semble bien contribuer au bonheur, mais pas de manière aussi universelle ou marquée que dans les premières études. Par exemple, le contexte culturel et la somme d’argent impliquée peuvent influencer l’effet. Dans certaines situations, les participants ont rapporté peu ou pas d’augmentation de bonheur après avoir donné.
Exemples amusants de l’étude
Imaginez ceci : lors d’une des expériences, un participant utilise son argent pour acheter un cornet de glace à un enfant dans la rue. Le simple geste de voir le sourire de l’enfant apporte une dose instantanée de bonheur. Dans une autre situation, une participante décide d’acheter un café à un inconnu dans la file d’attente derrière elle. Résultat ? Elle se sentait plus connectée à son environnement, renforçant son sentiment de satisfaction.
Pourquoi donner rend-il heureux ?
Les chercheurs avancent plusieurs explications pour ce phénomène :
- Le sentiment de connexion sociale : en donnant, nous renforçons nos liens avec les autres, ce qui est essentiel pour notre bien-être.
- Le sentiment de compétence : offrir à quelqu’un renforce notre sentiment de contrôle et de compétence, car nous sentons que nous avons un impact positif sur le monde.
- La gratitude : souvent, offrir nous expose à la gratitude des autres, et cette reconnaissance peut intensifier notre propre bonheur.
Conclusion : Et vous, quel sera votre choix ?
L’idée que donner puisse rendre plus heureux que recevoir n’est pas juste un adage moral ou philosophique, c’est aussi un sujet d’étude scientifique. Les résultats de cette étude montrent que, bien que cela ne soit pas une règle absolue, il existe de bonnes raisons de croire qu’investir dans les autres est un moyen de cultiver son propre bonheur. Si ce sujet vous intrigue, pourquoi ne pas consulter l’étude complète et voir par vous-même comment la science explore nos relations à l’argent et au bonheur ?
Peut-être la prochaine fois que vous aurez quelques euros en poche, vous hésiterez à vous offrir ce café et songerez à faire un geste pour quelqu’un d’autre.
Source : https://psycnet.apa.org/doi/10.1037/pspa0000191