L’hypothèse est que le cynisme sur la nature humaine peut être préjudiciable au revenu des individus.
Autrement dit, les personnes cyniques sont plus susceptibles d’éviter la coopération et la confiance ou de surinvestir dans la surveillance, le contrôle,
et d’autres moyens de protection contre l’exploitation potentielle. En conséquence, ils sont plus susceptibles d’abandonner les possibilités de coopération et par conséquent moins susceptibles de tirer parti des efforts conjoints et l’aide mutuelle par rapport à leurs homologues moins cyniques.
Voilà pour ce qui est de l’hypothèse.
L’étude de départ montre, sur un échantillon de la population américaine (ce point est important), que les cyniques ont des revenus comparativement plus faibles 9 ans plus tard.
A cela s’ajoute une autre étude, appliquée un modèle de changement à plusieurs niveaux à un panel représentatif au niveau national de la population allemande, confirme que les cyniques ont une faible augmentation des revenus au cours des 9 années suivantes.
Une autre étude montre que l’effet négatif des croyances cyniques sur le revenu est indépendant des différences individuelles dans les cinq dimensions de la personnalité (Five Factor Model).
Enfin, la dernière étude fournit la première preuve provisoire du mécanisme hypothétique sous-jacent à cet effet. Elle révèle que l’effet négatif des croyances cyniques sur le revenu est atténué dans les contextes socioculturels avec de faibles niveaux de comportement prosocial, des taux d’homicides élevés et des niveaux de cynisme sociétal élevés.
Et c’est là où cela devient particulièrement intéressant : Les croyances cyniques sur les autres ont des conséquences économiques négatives, à moins que ces croyances ne soient vraies.
Autrement dit, si vous avez une vision cynique de la nature humaine, vous partez avec un handicap pour réussir économiquement, sauf si effectivement vous êtes dans un contexte où la nature humaine est effectivement mauvaise…et votre cynisme justifié.
Source : Cynical Beliefs About Human Nature and Income: Longitudinal and Cross-Cultural Analyses – Olga Stavrova and Daniel Ehlebracht – University of Cologne