Comment le contrôle de l’effort évolue chez les jeunes : ce que la science révèle

Imaginez que vous demandez à un enfant de 10 ans d’attendre cinq minutes avant de déballer un cadeau, puis faites la même chose avec un jeune de 19 ans. Les réactions risquent d’être très différentes, non seulement à cause de leur maturité, mais surtout en raison de leur capacité à contrôler leurs impulsions. C’est cette évolution du contrôle de soi, ou « contrôle de l’effort », que des chercheurs ont exploré dans une étude fascinante sur le développement de la maîtrise de soi de l’enfance à l’âge adulte.

Qu’est-ce que le contrôle de l’effort ?

Le contrôle de l’effort, c’est cette petite voix intérieure qui nous dit de résister à une tentation immédiate pour atteindre un objectif à plus long terme. Par exemple, c’est ce qui nous aide à nous concentrer sur nos devoirs au lieu de céder à l’envie de jouer aux jeux vidéo. Ce trait de personnalité est essentiel pour l’autorégulation, la capacité de se fixer des objectifs et de les atteindre malgré les distractions.

La courbe en U du contrôle de l’effort

L’étude « The Development of Effortful Control from Late Childhood to Young Adulthood », menée par Olivia Atherton et ses collègues, a suivi 674 jeunes d’origine mexicaine pendant près d’une décennie. Les résultats sont intrigants : le contrôle de l’effort ne suit pas une progression linéaire, mais plutôt une courbe en U. Cela signifie qu’il diminue entre 10 et 14 ans, avant de remonter à partir de l’adolescence jusqu’à 19 ans​

Pourquoi cette baisse à l’adolescence ?

L’adolescence est une période complexe : les jeunes font face à de nombreux changements physiques, émotionnels et sociaux. C’est une phase où les influences externes, comme la pression des pairs ou le besoin d’acceptation sociale, peuvent temporairement affaiblir la capacité à se contrôler. Mais bonne nouvelle, une fois que ces turbulences s’atténuent, les jeunes commencent à retrouver, voire à améliorer, leur contrôle de l’effort.

Exemples amusants : « Non, maman, juste cinq minutes de plus ! »

Imaginez un adolescent qui promet de ranger sa chambre… mais seulement après « juste cinq minutes de plus » sur son téléphone. C’est un exemple parfait de cette baisse temporaire du contrôle de l’effort. Heureusement, à mesure qu’ils grandissent, ils apprennent à mieux gérer ces distractions et à respecter leurs engagements – même si cela prend un peu de temps !

Les influences extérieures : parents et environnement

Un autre point clé de l’étude est l’importance de l’environnement. Les jeunes qui vivent dans des environnements plus violents ou qui sont exposés à la discrimination montrent une baisse plus marquée du contrôle de l’effort. En revanche, ceux qui bénéficient d’une surveillance parentale plus étroite parviennent à maintenir un meilleur niveau de maîtrise de soi​.

Conclusion : pourquoi c’est important ?

Le contrôle de l’effort est crucial pour réussir dans la vie. Il aide à atteindre des objectifs scolaires, professionnels et personnels. Comprendre comment il se développe permet aux parents et aux éducateurs de mieux soutenir les jeunes durant cette période critique.

Si vous êtes curieux de découvrir tous les détails fascinants de cette étude, je vous invite à la lire en entier. Elle regorge d’informations utiles pour comprendre les défis que rencontrent les jeunes en matière d’autorégulation et propose des pistes pour améliorer leur développement

Source : https://psycnet.apa.org/doi/10.1037/pspp0000283